Français? ¿Español?

Que el idioma desconocido no te amedrente. Bajando por la columna de la izquierda, después de mis libros y antes de otras rúbricas, se pueden leer textos míos. Algunos están en castellano, otros en francés, otros en ambos idiomas.

N’ayez pas peur de la langue inconnue. En descendant par la colonne de gauche, après mes livres, après les critiques, et avant d'autres rubriques, il y a des textes que j'aime partager. Ils sont tantôt en français, tantôt en espagnol, tantôt dans les deux langues. Je ne sais pas faire autrement.

lundi 23 avril 2007

Le Livre de Carmen, disponible chez Decitre, ou à commander en librairie ou par Internet

PARUTION

Imaginer, oser, s’aventurer, écrire un mot, puis un autre

s’exposer, se livrer, inventer, jouer, se cacher, se dire.


Dire les autres, dire la vie, dire le monde, dire la femme

confondre réalité et désirs, dire le pays, dénoncer, crier,

rire aussi, ne pas s’en priver, ridicule parfois, et alors ?


Naissance d’un livre, fragilité, peur, joie, attente,

parution, s’en séparer.


dimanche 1 avril 2007

"La Tisseuse ..." Critique D' Alfonso Calderón (prix national chilien de littérature en 1998.)

La pelote de fil de l’enfance est, comme les quipos des Incas, un morceau de tissu de la mémoire. Maria London, avec une voix très pure, compose un exercice choral dans lequel entrent tons et demi-tons. Elle veut récupérer l’histoire de sa famille que, sans tarder, elle rapporte au pays d’origine de ses aïeux – croates et russes – qui arrivent à la nouvelle terre, à Punta Arenas, à exalter la rencontre de deux mondes, affinant de main de maître le défi de l’intégration, et néanmoins, sans oublier la patrie absente que la langue implore, sans esquiver les évènements, la démarcation, la réalité d’un lendemain qui était promesse de vie.

L’histoire de cette famille qui ouvre la voie de la relève, de la descendance, attentive au regard des arrière-grands-parents, va permettre à Maria London le retour à une autre recherche viscérale, route d’espoir, pour refonder une liberté perdue. Chaque pas dans le présent est, à sa manière, un brin de ce fil premier, dont le passage d’une main à l’autre, est action parallèle à celle d’Ulysse, qui aspire à récupérer son Ithaque tandis que Pénélope tisse et défait quelque chose qui est aussi lange et linceul. Et un espace où se rejoignent les lignes des descendances. Le fils est toujours, et dans ce cas encore, le père qui revient.

D’allées et venues sont faites toutes les vies. Le regard des autres opère en même temps avec ceux de la dernière génération. Il n’y a pas de bout de fil en l’air. Tout acte est, dans les familles, un processus de fondation constant et rénové. Et au cours du texte, de façon directe, nous pouvons passer de la famille au pays physique et métaphysique. Les vents, les navigations – qui sont des formes de retour – nous obligent à ne pas négliger nos souvenirs. Pour cette raison, remercions la merveille de ce monde du premier jour de la Création. La famille continuera à grandir. La semence surgit à un instant, fixé entre 1885 et 1910, où quelqu’un regarda pour la première fois le Detroit. Le vent mit l’histoire et la poésie, et elle, Maria London, retrace une voie lactée, une branche fleurie, métaphore de ce qui est sien et des siens.

Alfonso Calderón, 25-11-2003.