Français? ¿Español?

Que el idioma desconocido no te amedrente. Bajando por la columna de la izquierda, después de mis libros y antes de otras rúbricas, se pueden leer textos míos. Algunos están en castellano, otros en francés, otros en ambos idiomas.

N’ayez pas peur de la langue inconnue. En descendant par la colonne de gauche, après mes livres, après les critiques, et avant d'autres rubriques, il y a des textes que j'aime partager. Ils sont tantôt en français, tantôt en espagnol, tantôt dans les deux langues. Je ne sais pas faire autrement.

lundi 27 octobre 2008

Mascarón de proa/Figure de proue

Encarnando sueños (azules)

entregada al mar
solitaria
sabia

precediendo al hombre
diosa antigua
alejando el mal

guardadora de secretos
vida marina
sabor a sal

piel olvidada
caricia perdida
melancolía

reina sin corona
racimo humilde
caracola mía


Incarner des rêves (bleus)

offerte à la mer
solitaire
égérie

devançant l’homme
déesse antique
éloignant le mal

gardienne de secrets
vie marine
goût de sel

peau oubliée
caresse perdue
mélancolie

reine sans couronne
humble grappe
volupté

Apertura / Ouverture

Mi mirada es lúcida,
mi corazón está abierto
Mi mirada es glacial,
mi pecho ardiente

Camino inmóvil fuera del tiempo.
Soy el tiempo.

En mi piel sin arrugas las almas se reflejan
Habito en el interior del cuerpo de los hombres
El dolor de los que sufren traspasa mis sentidos
haciendo brotar desde su fuente
el canto perpetuo de la creación.

Poema inspirado por la escultura Apertura de Marie Mathias
Grenoble, octubre 2001


Mon regard est lucide,
mon cœur est ouvert
Mon regard est glacial,
ma poitrine est ardente

Je marche immobile hors du temps.
Je suis le temps.

Sur mon corps non ridé les âmes se reflètent.
J'habite la chair des hommes.
La douleur de ceux qui souffrent transperce mes sens,
faisant jaillir, depuis sa source,
le chant perpétuel de la création.

Poème inspiré par la sculpture Ouverture de Marie Mathias
Grenoble, octobre 2001

mercredi 27 août 2008

el Libro de Carmen en Chile

Las emociones se agolpan, las palabras adecuadas se alejan, sólo resuena el silencio. Sin embargo todo queda por decir. Un libro que se publica es como un niño que nace. La muerte y el nacimiento van tomados de la mano y el corazón desorientado no sabe si celebrar o llorar. Un amigo escritor me dijo hace años que su primer éxito literario tuvo el gusto amargo de coincidir con la muerte de su madre. Este 23 de julio mi padre nos dejó para siempre. El gusto amargo no es sólo por su muerte, lo es también por ciertas palabras que recibí tratando de obtener que se le rinda un homenaje. Alguien, desde un alto cargo me dio a entender que lo único que vale en Chile hoy es lo que es “negocio” y en vez de un homenaje me preguntó si quizás la familia deseaba dinero, algún incentivo. Quedé como una extra terrestre. La persona me dijo entonces que yo debía entender que el mundo había cambiado.

Por suerte esta persona se equivoca. La prueba es que “El Libro de Carmen” encontró sus hadas madrinas en Chile. Personas que sabiendo que un libro no es negocio, menos aún un libro como el mío, que va en el sentido contrario de la corriente actual, lo adoptaron, me adoptaron y han hecho que esta publicación sea posible. Me refiero a Maria Eugenia Lorenzini, de la editorial Forja, a quien va todo mi agradecimiento, y a Paloma Morales que hizo uso de todo su arte y cariño para el diseño de la hermosa tapa de la versión chilena del libro.



El libro se encuentra en las librerías:

Antártica Alto Las Condes, Antártica Parque Arauco, Antártica Patio Centro, Antártica Vespucio (Mall de La Florida), Manantial, Universitaria, Qué Leo, Altamira, Antártica Antofagasta, Antártica El Trébol (Concepción). En algunas semanas debería estar también en La Feria Chilena del Libro y Las Librerías José Miguel Carrera (que tienen un proceso de distribución distinto).

vendredi 30 mai 2008

Virginité et Justice, du "mai 68" au mai 2008 en France

Il n'y a pas que les Islamistes qui triomphent dans la décision, prise fin mai 2008 par la justice française, annulant un mariage au motif que l'épouse, de religion musulmane comme son mari, avait menti sur sa virginité.

Triomphent aussi tous les intégristes soient-ils catholiques, opus déistes, créationnistes, juifs orthodoxes ou autres, car sans eux, jamais une décision de justice comme celle-ci n’aurait été prise en France. Triomphent donc tous les anti pilule, anti avortement, anti libertés et anti égalité qui voient la femme comme un être inférieur et à l’origine du péché des hommes. Triomphent encore tous ceux qui assimilent la jouissance féminine au Mal et qui ayant peur de la Femme rêvent de la voir humiliée, cantonnée au rôle de mère esclave des grossesses nos désirées et dépendante de l’homme à jamais.

La virginité et la misogynie sont justement deux thèmes abordés dans Le livre de Carmen. Voici un extrait:

"Un jour, Carmen finit par se décider et, en prenant son courage à deux mains, alla consulter un spécialiste pour demander une contraception. Le médecin, au lieu de répondre à sa demande, lui assena un discours moralisateur sur les vertus de la virginité et lui conseilla de réfléchir encore. Elle en fut déboussolée : il se prenait pour le bon Dieu ! Elle était sûre que s’il y avait un Dieu, il aurait été le premier à bénir ce qu’elle ressentait. Elle se trouva démunie."

Et en voici un autre:

"Elle lui dit qu’elle ne voulait pas de ça, que jamais elle n’avait franchi ce pas. Il lui dit que la virginité, à son âge, était plutôt à plaindre. Elle dit que non, il dit qu’il allait seulement la regarder, la caresser. Elle disait que non, mais son corps ne lui appartenait plus. Avait-il mis quelque chose dans le breuvage qu’il lui avait si chaleureusement servi ? Était-ce l’effet du thé ou celui de la gifle du père ? L’homme lui dit de ne rien craindre et elle, qui se méfiait toujours de tout, les yeux pleins de larmes, ne sut s’en défendre. L’homme prit le fruit qu’André avait su faire mûrir. L’homme prit son plaisir d’homme sans qu’elle parvienne à réagir.

Elle sortit de sa torpeur et réalisa que le monde avait fini de tomber. Elle se rhabilla. L’homme lui dit que c’était sa faute à elle d’avoir été une proie aussi facile. Il lui dit que c’était son désir à elle qui l’avait poussé, lui, à agir ainsi. Il lui dit, avec mépris, qu’il lui avait rendu service en la débarrassant de sa tare."



samedi 3 mai 2008

Poème des silences

Ce poème, (faire un click sur l'image pour le lire) qui fait partie de mon récit Tisseuse de mémoires de la Patagonie aux Balkans, a été écrit en espagnol en janvier 1998.

A chaque fois que je le relis, je revis la même forte émotion que j'ai ressenti au moment de l'écrire.

Poema de los Silencios

Estando con el UNIVERSO
(Ningún nombre aparece. Es así. Las almas no tienen nombre. Son almas de mujer.)

Es buena la soledad cuando tienes el corazón entero.
Cuando sabes que allá lejos en esta tierra,
en este tiempo o en el otro tiempo, tienes almas hermanas
que a través de lo invisible están junto a ti.

Compañía no es compañía del cuerpo.
Es integrar en uno el ser que nos une.
Es compartir una certeza de algún amor sin tiempo ni espacio.

Es buena la soledad cuando tienes el corazón lleno.
La música verdadera es como el silencio de la paz.
No es ruido, es silencio que hace nacer una emoción,
que acerca lo inalcanzable, que logra durante un instante
callar el tiempo, las palabras.

Cada nota es oración de amor puro. De ser.
De desear que esta paz esté en ti, en ella.
Esta misma paz. No importa nada que no sea ahora allá.
El ahora no existe, el siempre sí.

Sé que lo que siento, tú lo sientes en tiempo tuyo.
¿Crees perderte? ¿Estás perdida un momento?
No temas, la luz está siempre allí. Sé paciente.
Tu instante de alboroto pasará. Ya vendrá la paz.
Siempre estará.

Es más fuerte que cada una de nosotras.
Es más fuerte que nuestras dudas y temores.
Es un misterio. No tiene voz.
Sólo música, luz, silencio.

Todo el desorden del día,
todas las contradicciones de mis apariencias,
todas las debilidades de mis actos absurdos,
no logran enturbiar mi luz profunda.

No es mía, no es tuya. Es la vida misma.
Somos ella. Somos su cuerpo, con días y noches, amores, dolores.
En el fondo la luz, el silencio.

Esto es lo que siempre nos ha unido.
Un segundo de esta paz es más potente que un siglo de miseria.
No me pidas entenderlo, explicarlo, no podría,
pienso en ti.

(Este texto, de 1998, aparece al final de El Hilo del Medio.)

mercredi 23 avril 2008

L’apprentissage du respect.

(Chronique à paraître dans le numéro d'été du magazine Espaces Latinos )

Luzmila Carpio est une femme Quechua-Aymara qui, dans sa jeunesse, comme beaucoup d’indiennes, dut quitter son village pour un travail de bonne. C’est grâce à une voix exceptionnelle qu’elle put échapper au sort auquel elle semblait destinée. Evo Morales eut l’idée de la nommer ambassadrice de Bolivie en France, où elle était connue par son chant, et c’est en cette qualité qu’en mars dernier, elle a participé à une table ronde pour la journée de la femme à Saint-Martin-d’Hères. L’assistance fût impressionnée par cette ambassadrice, dont la présence éblouissante, le port distingué et le discours exemplaire imposaient le respect. [1]

En l’écoutant parler et en la regardant, je ne pus m’empêcher de me poser de nombreuses questions. Je trouvais incroyable, en tant que latino-américaine, d’avoir dû attendre si longtemps pour éprouver à ce point de l’admiration pour une indienne. Tout à coup, je me rappelais une indienne avec laquelle j’avais discuté lors d’un voyage au nord du Chili et qui m’avait fait part de ses efforts pour surmonter la honte que lui inspiraient ses traits indiens. Je songeais aussi à une amie chilienne très typée et qui avait appris de la bouche de sa propre mère qu’elles étaient très laides. Cette amie, lorsqu’elle est venue vivre en France, découvrit avec étonnement qu’elle pouvait plaire, et même beaucoup, et que la laideur qu’on lui attribuait relevait du racisme le plus basique. Mercredi dernier, j’ai assisté à une rencontre à Grenoble où trois femmes mapuche étaient invitées à parler de leur association : Relmu Witral. Composée d’une centaine de femmes lavkenche, appartenant à diverses communautés indigènes de la région de Tirua, elle les aide à retrouver leurs savoirs ancestraux et à promouvoir leurs tissages. L’une de ces femmes évoqua également sa honte passée d’avoir à exposer sa laideur supposée.

La honte détruit. Cette notion de laideur honteuse associée aux traits indiens est tellement ancrée parfois, que personne ne songe à y voir un quelconque racisme. Dans certains pays, tout le monde est persuadé, y compris dans des milieux fortement métissés, que la beauté a la peau blanche et des traits européens. Le déni de ce racisme, pourtant omniprésent, est parfois ahurissant. Et le déni appelle la révolte. Le Chili se dit fier du courage de ses ancêtres indiens, les seuls dans tout le continent à avoir su résister à l’envahisseur espagnol, assure brillamment la promotion de l’artisanat mapuche, mais, en même temps, ignore sinon méprise la spécificité mapuche, nie à ses représentants actuels la faculté de revendiquer et s’enfonce dans un aveuglement de plus en plus explosif.

Les Mapuche dans leur ensemble, qu’ils soient sur leurs terres, dans des chambres de bonne ou sur les chantiers de la nouvelle économie retrouvent aujourd’hui leur propre esthétique, leur propre respect. Que les autres Chiliens ouvrent les yeux et les respectent aussi !

Maria London, Grenoble 20 avril 2008


[1] Le Petit Robert donne la définition suivante du mot respect : « Sentiment qui porte à accorder à qqn une considération admirative, en raison de la valeur qu'on lui reconnaît, et à se conduire envers lui avec réserve et retenue. »


jeudi 21 février 2008

La mancha : Dakar, Argentina, Chile

El silencio ancestral será interrumpido. Piedras, inmóviles desde hace millones de años serán desplazadas. El cielo más puro de la tierra ya no lo será más. Atacama, la grande, serás violada ¡Que la vergüenza caiga sobre nosotros ! Ese fue mi primer pensamiento, horrorizado, ante la idea del rally Dakar en el desierto de Atacama.

Temo que, como ocurrió con el avance de los ejércitos de Pizarro, Almagro o Valdivia, nada sea respetado al paso del rally. En lugar de caballos, motores rugientes, en lugar de las espadas, cámaras de televisión y caravanas publicitarias. Detrás de ellos, la desolación y esa mirada imbuida de ignorancia y de superioridad posada en los habitantes de esos lejanos rincones por los nuevos conquistadores.

Esaú vendió su derecho de primogenitura a Jacobo por un plato de lentejas. Esaú era muy glotón. Aquí es lo mismo, no es la necesidad sino la glotonería la que decidió este tema. Se dirá, como siempre, que se hace en el interés de los hambrientos, pero no seamos ingenuos. Cuando los millones fluyen, las migajas caen, pero no es por esas miserables migajas que Chile y Argentina se precipitaron, con una premura que desafía la imaginación, para proponer sus paisajes majestuosos a los organizadores del rally. Nadie tuvo el tiempo de interrogarse sobre las consecuencias ecológicas, humanas, económicas incluso, cuando ya todo estaba decidido y firmado.

¿A quién beneficia el crimen? ¿Era un crimen que no debía ser cometido o una oportunidad a coger con toda urgencia? Los aficionados del deporte exultan. Hay quienes dicen que será una formidable promoción para el turismo, pero tengo la sensación de que hacer este rally en estos santuarios de la naturaleza va a manchar para siempre la imagen cautivante que el mundo tiene hoy de estos lugares.

Podría producirse el efecto contrario. Esto, sin hablar de los daños causados al entorno y que nadie podrá reparar más tarde. En Chile no existe tradición de defensa de la ecología, aquellos que lo intentan encuentran muchas dificultades y no sé si es más fácil en Argentina.

Y no es aportando este regalo contaminante que Francia podrá luego dar lecciones de respeto de la naturaleza y de desarrollo sustentable, allí donde se envenena a los cisnes de cuello negro, donde se transforma los maravillosos bosques nativos en chips para las fábricas japonesas, allí donde los descendientes de los antiguos conquistadores aun no aprenden que la tierra es sagrada.

María London, Grenoble, 19 de febrero 2008 (traducción de L.C publicada en El Clarín digital)

dimanche 20 janvier 2008

Plongée dans l’écriture, je n’ai pas vu la roue tourner.

Un saut dans le vide.

Ténèbres du passé

Écriture danger

Le Phoenix renaît.


(Je partage ma joie avec vous...)

Ce texte fait référence à l'écriture du livre Le Rêve et la Chute qui sortira publié au Chili en 2011 sous le titre "Cuatro entraron al paraíso". Ce livre n'a pas été édité en France, mais a été déposé à l'Association pour l'Autobiographie, en novembre de l'année 2009.