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samedi 6 janvier 2007

Le désert d'Atacama

Une partie de mon être est restée accrochée à ses pierres ancestrales, à ses cailloux qui n'ont pas bougé depuis des millions d'années, à ses morceaux de météorites qui regardent, depuis le jour de leur chute, le firmament limpide de l'un des cieux les plus purs du monde.

Le désert d'Atacama, au Nord du Chili, s'impose au voyageur lorsqu'il quitte la triste ville côtière de Chañaral et qu'il emprunte la route panaméricaine vers le nord. Dès qu'il finit les lacets qui montent la Cordillère de la Côte, il découvre le début de l'immensité.

A l'inverse des déserts de sable, où tout semble pouvoir changer selon les caprices des vents qui déplacent les dunes et modifient les formes, ici, c'est ce coté immuable qui force à l'admiration, sinon au recueillement. Le regard peut se poser sur une colline proche ou bien se perdre dans l'horizon lointain, là où règnent les inaccessibles cimes enneigées des Andes. Par moments, nous admirons, étonnés, d'immenses étendues couvertes de pierres de toutes tailles, pierres venues de nulle part, étalées là, éternelles. Le sol est ferme, sec, sans un brin d'herbe. Aucune vie organique ne vient perturber le silence et l'immobilité.

Le jour, le paysage se vêt de tons ocre, allant des roses aux jaunes, ainsi que du ton blanchâtre de ses lacs salés, incomparables en étendue et aridité. C'est une beauté minérale, inspirée par les éléments primaires. La nuit, le désert immobile s'élève jusqu'au cosmos pour se laisser admirer par le ciel étoilé et être aimé par la lune lorsqu'elle vient se reposer dans une si belle immensité.

Je n'ai jamais passé une nuit au milieu du désert, mais mon esprit le fait souvent pour moi. Au milieu de toute cette aridité, il trouve l'éternité. Il se ressource à l'idée d'être un caillou parmi les autres, à l'idée d'être, simplement. D'être là, pour l'éternité exposé au regard des étoiles, au-delà du désir, au-delà de la vie et de la mort.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'Atacama est l'endroit le plus magique, majestueux qu'il m'ait été donné de connaître. Je le reconnais sous vous mots. Français vivant au Chili, j'ai essayé de le décrire. Mais moins bien.

Cuidase