Français? ¿Español?

Que el idioma desconocido no te amedrente. Bajando por la columna de la izquierda, después de mis libros y antes de otras rúbricas, se pueden leer textos míos. Algunos están en castellano, otros en francés, otros en ambos idiomas.

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lundi 5 février 2007

De Catherine, une lectrice "apaïste"

(apaïste = de l'Association pour l'Autobiographie)

Réaction à la lecture du Fil du Milieu d’une lectrice rencontrée lors des journées de l’Association pour l’Autobiographie tenues à Ambérieu-en-Bugey , en mai 2002.


Chère Maribel,


Chère amie,

Je pense que vous n'avez pas du recevoir le mail que je vous ai envoyé –de mon bureau- jeudi dernier et j'en suis désolée. J'étais en cours de lecture de votre texte et je viens seulement de le terminer (j'ai du à mon retour d'Ambérieu, donner la priorité à un travail personnel d'écriture et j'ai donc attendu une semaine pour commencer la lecture du "Fil du Milieu") et je crois que j'ai fait durer le plaisir. Votre texte m'a complètement embarquée et je ne vous ai pas quittée depuis que j'ai commencé à vous lire.

Je veux vous remercier du fond du cœur pour le cadeau de cette lecture. Je vous avoue que je ne m'attendais pas à une aventure aussi passionnante -mais lorsque je vous ai entendu parler de ce travail j'en ai eu une grande curiosité- moi aussi j'aurais aimé en parler avec vous, ce n'est pas rien de confier un texte aussi personnel à quelqu'un que l'on ne connaît pas.

Mais il est temps maintenant de le faire - et j'ai failli plusieurs fois aujourd'hui décrocher le téléphone pour vous parler de vive voix. Vous remercier pour le bonheur de lire un si beau récit . Je ne peux pas vous en dire plus immédiatement faute de disponibilité mais je voulais tout de suite vous rassurer, vous remercier et vous dire que je reprends contact demain...et que la lecture de votre texte m'a beaucoup impressionnée. Impossible de vous oublier !

Avec gratitude et amitié

Catherine

Finalement je peux continuer a vous parler maintenant. Vous dire, un peu dans le désordre, ce qui m'a particulièrement marquée dans le Fil du Milieu.

D'abord la manière dont vous vous êtes totalement immergée dans la recherche de votre histoire familiale. J'ai trouvé très palpitant de vous suivre pas à pas dans la découverte progressive des indices et des informations ainsi que d'assister à l'arrivée en scène de chacun des vos "relais d'information" qui deviennent vite bien plus que cela, des personnes qui ont une place déterminée dans cette saga familiale. Il est d'ailleurs remarquable que leur nom donne l'intitulé des chapitres du livre, et que chaque rencontre apparaisse comme une histoire dans l'histoire, à la manière des contes orientaux (il m'est arrivé de penser à la Conférence des Oiseaux d'Attar).

Quête des origines qui se transforme donc peu à peu en quête initiatique, et l'abondance des "signes du destin" (synchroncités étonnantes, troublantes même pour un esprit rationnel) pourrait donner un côté romanesque à ce livre, mais j'avoue que pour ma part j'ai été très sensible à ce tissage de paroles de femmes à la recherche du secret- qui dans la plus grande partie du livre semble être attaché au naufrage d'Elias, et qui se révèle, au delà de cet évènement fondateur, encore plus profond puisqu'il concerne le manque originel, la mère perdue et l'amour qui a manqué.

Vous avez su conduire le récit de telle sorte que le lecteur ne puisse vous lâcher en route- on va de rebondissement en rebondissement jusqu'au bout du texte. Mais j'ai aussi beaucoup apprécié la qualité des êtres qui sont sur votre chemin, et la qualité des relations que vous avez su nouer avec chacun d'entre eux...

C'est un récit foisonnant- bonne idée d'avoir fait un tableau généalogique et un récapitulatif des positions familiales de chacun- qui est aussi un beau travail sur l'exil- et j'ai bien sur été touchée par ce que vous dites à la fin de votre texte sur votre propre nostalgie. Il y a toujours un autre pays, n'est-ce pas ? C'est aussi un document historique extrêmement éclairant sur les mouvements de migrations vers l'Amérique.

Enfin, et c'est peut-être là le plus important, c'est une quête de soi-même (et pas seulement identitaire) un véritable travail de reconnaissance – et toute la question des noms me semble centrale - en particulier le fait que vous ayez pris le pseudonyme de Maria London (ou repris votre nom d'origine ?).

Je ne sais pas si mon tout premier mail vous est finalement parvenu- je vous disais que j'aimerais beaucoup pouvoir faire lire ce récit à des amis qui s'intéressent au travail intergénérationnel (central évidemment pour vous )- et vous demandais la permission de faire une copie de ce texte. Mais sachant que vous souhaitez le faire éditer, il n'est peut être pas souhaitable que ce texte circule et je comprendrais tout à fait que vous ayez ce point de vue. A la limite, je vous y encourage et en même temps j'aimerais vraiment que d'autres personnes de mes connaissances puissent le lire !

Merci encore Maribel. Ce que je dois encore vous dire c'est que vous lire m'a fait du bien et m'a permis de reconsidérer ma propre histoire familiale sous un autre jour. J'aimerais reparler de tout cela avec vous de vive voix. En tous cas vous connaître a travers ce récit a été pour moi une très belle rencontre.

Catherine