Français? ¿Español?

Que el idioma desconocido no te amedrente. Bajando por la columna de la izquierda, después de mis libros y antes de otras rúbricas, se pueden leer textos míos. Algunos están en castellano, otros en francés, otros en ambos idiomas.

N’ayez pas peur de la langue inconnue. En descendant par la colonne de gauche, après mes livres, après les critiques, et avant d'autres rubriques, il y a des textes que j'aime partager. Ils sont tantôt en français, tantôt en espagnol, tantôt dans les deux langues. Je ne sais pas faire autrement.

vendredi 2 octobre 2009

Si se calla el cantor

Su voz profunda y bella, aterciopelada y potente, nos ha hecho vibrar de emoción con cada una de sus interpretaciones.

Su voz desde hace más de treinta años es símbolo de todos los latinoamericanos en el exilio, de todos los latinoamericanos solidarios con los primeros y de todos los que aman la libertad, la dignidad y la justicia.

Su voz siempre ha cantado a lo Universal y a lo más noble del ser humano.

Todo Cambia, pero Gracias a la Vida, su voz nunca ha cambiado.

Mercedes Sosa ha cantado a todos los poetas.

Está en un estado crítico.

Alfonsina y el Mar quizás se la estén llevando con ellos

Un abrazo a todos los hermanos americanos que comparten la emoción de este instante.

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samedi 12 septembre 2009

Les Tertulias de Maison Latina

Rencontre organisée par l'association Maison Latina



"Le Fil du Milieu" devenu "Tisseuse de mémoires..."

Ci-dessous, un commentaire, écrit en 2001, par Mme Claude Rakowska Jaillard, une des premières lectrices de "Tisseuse de mémoires de la Patagonie aux Balkans". C'est grâce à elle et à son "écho" que l'Association pour l'autobiographie est devenue pour moi comme une deuxième famille.

En ce moment, je deviens membre d'une autre belle et grande famille : Maison Latina, une association qui vient de naître dans l'agglomération grenobloise et qui voudrait tisser des liens amicaux entre tous les latino-américains de l'agglomération et entre eux et tous les français de notre ville qui s'intéressent à l'Amérique latine.



(Cliquer sur l'image ci-dessus pour lire l'article)

mercredi 1 juillet 2009

Inmersa en la escritura, no vi el tiempo pasar

«Un salto en el vacío

Tinieblas del pasado

Escritura peligro

Renacer del Fénix»

(Comparto mi alegría con quien pueda entender).

20 de enero de 2008

Este texto se refiere a la escritura de "Cuatro entraron al paraíso", Forja 2011

jeudi 12 mars 2009

Extrait de "Tisseuse de mémoires de la Patagonie aux Balkans"



Entre Puerto Natales et le parc du Paine, se trouve « Tres Pasos », le site où, enfant, j’allais en vacances avec ma famille et des familles fréquentant la mienne. Je savais, par une amie française qui avait effectué un voyage deux ans auparavant, que la fameuse maison d’hôtes où nous étions hébergés autrefois à « Tres Pasos » avait été détruite par un incendie qui s’était produit au moment où, précisément, mon amie se trouvait dans le secteur. Malgré tout, je rêvais de visiter ce bout de terre. Antonio m’avait dit que les cars de touristes ne s’arrêtaient à « Tres Pasos » qu’à la demande des passagers. L’incendie avait détruit la maison mais pas le monument érigé à la mémoire de Gabriela Mistral, qui vécut un temps à « Tres Pasos ». Pour cette raison, les personnes qui souhaitent y faire une halte sont nombreuses. Ce n’était pas le monument que je voulais regarder. Je me suis dirigée tout droit vers la cour où se trouvait une balançoire et où plane encore le souvenir de mes sœurs donnant le biberon à leurs agneaux blancs. Claudette est descendue avec moi et m’observe. Après avoir cueilli une fleur de lupin et ramassé quelques cailloux, je l’ai suivie dans le car où les autres passagers nous attendaient. Mon visage était mouillé par la pluie et par une douce tristesse. A travers la vitre, mon regard se promenait par les champs. Je vis de nombreux agneaux, mais aucun ne ressemblait au petit agneau noir qui avait été le mien et que je n’avais jamais réussi à caresser.
La pluie battante et les nuages nous ont empêché d’admirer les cornes des Torres, mais pas de nous approcher des guanacos, ni d’admirer les flamants roses, ni d’observer l’incroyable variété d’oiseaux de la faune locale. Au lieu de regarder au loin, il suffit de s’appliquer à regarder avec plus d’attention la terre, les plantes, ce qui est petit. Même si nous n’avons pas réussi à discerner les nuances de bleu, nous étions en admiration devant la magnificence des lieux.
Le lendemain, à huit heures du matin, à l’embarcadère de Puerto Natales, nous sommes montés à bord du yacht « Alberto de Agostini » et sommes partis par le golfe d’Ultima Esperanza. Puerto Natales se trouve dans une région de fjords où la Cordillère des Andes, qui tend à s’enfoncer, et l’Océan Pacifique, qui peu à peu la recouvre, donnent l’impression de vouloir se rejoindre. Le golfe d’Ultima Esperanza est un bras de mer qui vient du Pacifique. La vue, à cette heure-ci du matin, était d’une réelle splendeur. Le ciel, d’un mélange de tons rose et bleu, et l’extraordinaire paysage alentour, se reflétaient dans leurs nuances les plus délicates sur la surface des eaux qui constituait un gigantesque miroir naturel. Les passagers ont commencé l’expédition en restant muets d’admiration. Le capitaine a annoncé que le temps pouvait changer d’une minute à l’autre, que la navigation pouvait devenir dangereuse et que, dans ce cas, nous serions obligés de faire demi-tour. Par bonheur, nous n’avons rencontré aucun problème, bien au contraire. L’expédition fut magnifique et le soleil nous a accompagnés de manière intermittente, mais suffisante pour faire briller les cascades et peindre en bleu les glaciers et les mers. Le soir nous sommes rentrés à Punta Arenas.
Vendredi, nous avions prévu de prendre le bac qui se rend à Porvenir. Nous voulions visiter son Musée et avoir le plaisir de traverser le Détroit — où s’était produit un siècle plus tôt le naufrage d’Elias — pour fouler de nos pieds, ne serait-ce que pendant deux heures, le sol de la grande île mythique de la Terre de Feu.

Le nom de la Terre de Feu vient de « terres des feux », dénomination que les anciens navigants utilisaient en référence aux feux étranges qu’ils apercevaient aux alentours, la nuit venue, dans cette région d’îles. Défiant le climat et la logique, les aborigènes gardaient des feux toujours allumés. Dans la grande île, ils étaient allumés par les Selk’nam, habillés de leurs peaux de guanaco. Dans les canaux, c’était les Indiens des tribus navigantes des Yagan ou Yáman et des Alakaluf qui, vivant presque nus, la peau enduite de graisse pour supporter le froid, entretenaient en permanence ces feux à bord de leurs canoës. Les primitifs Selk’nam, connus aussi sous le nom de Onas, peuplaient la grande île depuis l’antiquité. Ils l’appelaient Karukinka, j’ignore ce que cela signifie. En 1880, avant l’arrivée des premiers éleveurs de moutons, environ deux milles Selk’nam vivaient dans l’ancienne Karukinka ; en 1910, ils n’étaient plus que cent et, il y a bien longtemps qu’il n’en reste plus un seul ! Trente années de bestialité et d’horreur suffirent aux hommes dit « civilisés » pour faire disparaître un peuple qui avait survécu durant des milliers d’années aux conditions les plus extrêmes de la planète. Une livre sterling, c’était le prix que des colons payaient la paire d’oreilles d’Indien Ona ! Et ce fut ainsi qu’ils conquirent des hectares, élevèrent des moutons et firent fortune.

En Patagonie, comme à la Pampa du Tamarugal au nord du Chili, le colonisateur, venu de loin, a occupé une place qui n’était pas la sienne et a aimé une terre que d’autres avaient aimée avant lui, en ignorant trop souvent la douleur de ceux qu’il avait dépossédés. Au musée de Porvenir, comme au musée de Salésiens de Punta Arenas, sont organisées des expositions extrêmement intéressantes sur les aborigènes de la zone. J’ai manqué de temps pour les regarder avec l’attention qu’elles méritent. Parmi toutes les choses que j’ai vues, il en est une que je n’oublierai jamais. Au musée des Salésiens, on peut voir une photo, prise lors de l’Exposition universelle de Paris de 1889, qui montre un groupe de neuf Indiens Onas. Ils sont présentés comme des anthropophages. A côté de la photo, un article raconte l’histoire d’un missionnaire Salésien, José-Marie Beauvoir, qui, par une rare coïncidence se trouva cette année-là en vacances à Paris. Lorsqu’il visita l’exposition, il reconnut, horrifié, derrière les barreaux de la cage, les Indiens fuégiens qui avaient conquis son cœur par leur douce mansuétude et dont il avait même appris à parler la langue. La bestialité se trouvait hors de la cage, pas à l’intérieur ; elle se trouvait en plein centre de Paris et pas seulement dans le cœur de quelques hommes sans scrupules à l’autre bout de la terre.

jeudi 5 février 2009

La Souillure, Dakar Argentina-Chile

J'ai écrit cet article en février 2008. Il a ému de nombreux français aimant le Désert d'Atacama. Puis, il a été publié en espagnol, dans El Clarin Digital: "La mancha : Dakar, Argentina, Chile". Mais au Chili, comme en Argentine, sauf une poignée d'écologistes, tout le monde est ravi que ce grand événement se passe sur place.

Le silence ancestral sera interrompu. Des pierres, immobiles depuis des millions d’années, seront déplacées. Le ciel le plus pur de la terre ne le sera plus. Atacama, la grande, tu seras violentée. Honte à nous !

Voilà ma première pensée, horrifiée, à l’idée du rallye Dakar au désert d’Atacama. *

Je crains qu’à l’instar de ce qui s’est passé lors de l’avancée des armées de Pizarro, Almagro ou Valdivia, rien ne soit épargné au passage du rallye. Au lieu des chevaux, des moteurs vrombissants, au lieu des épées, des caméras de télévision et des caravanes publicitaires. Derrière eux, la désolation et ce regard souvent imbu d’ignorance et de supériorité posé sur les habitants des contrées lointaines par les nouveaux conquérants.

Esaü vendit son droit d’aînesse à Jacob contre un plat de lentilles. Esaü était très gourmand. Ici c’est pareil, ce n’est pas le besoin mais bien la gourmandise qui a décidé de cette affaire. On dira, comme toujours, que c’est dans l’intérêt des affamés, mais ne soyons pas naïfs. Lorsque les millions coulent, les miettes tombent, mais ce n’est pas pour ces quelques misérables miettes que le Chili et l’Argentine se sont précipités, avec une hâte défiant l’imagination, pour proposer leurs paysages majestueux aux organisateurs du rallye. Personne n’a eu le temps de s’interroger sur les conséquences écologiques, humaines, économiques même, que tout était déjà décidé, signé.

A qui profite le crime ? Était-ce un crime à ne pas commettre ou une chance à saisir de toute urgence? Les amateurs du sport de tous bords exultent. Il y en a qui disent que ce sera une formidable promotion pour le tourisme, mais j’ai le sentiment que faire ce rallye dans des sanctuaires de la nature va souiller à jamais l’image captivante que le monde a aujourd’hui de ces endroits. L’effet contraire à celui espéré pourrait se produire. Ceci, sans parler des dommages causés à l’environnement et que personne n’aura ensuite les moyens de réparer. Au Chili, on n’a pas la tradition de défendre l’écologie, ceux qui s’y attèlent ont bien du mal, je ne sais pas si c’est mieux en Argentine. Et ce n’est pas en leur apportant le cadeau polluant de ce rallye que la France pourra ensuite donner des leçons sur le respect de la nature et le développement durable, là-bas, où l’on empoisonne les cygnes à col noir, là-bas, où l’on transforme les merveilleux bois natifs en sciure pour les usines japonaises, là-bas, où les descendants des anciens conquérants n’ont pas encore appris que la terre est sacrée.

Grenoble, le 19 février 2008

Cet article devrait paraître dans le numéro de mars 2008 du bimensuel Espaces Latinos

Il existe une pétition pour la suppression du Rallye Dakar créé par, Thomas Poussard, bloguer et journaliste français résidant au Chili.

* Lire aussi mon premier texte sur Atacama