Français? ¿Español?

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vendredi 5 janvier 2007

Une belle lettre

Cher Denis,

Je voudrais te recommander un ouvrage du plus grand intérêt, dans le droit fil de tes éditions, car il s’agit d’un récit de vie, à mi-chemin entre la recherche généalogique et le roman, entre l’autobiographie et la sociologie. Je te le joins, donc, en espérant que tu lui feras bon accueil et le retiendra dans une de tes éditions.

Maria London est le nom de plume de celle qui, après maintes péripéties identitaires de son lignage qu’elle rapporte dans son livre, s’appelle, en réalité, Maribel.

« Le fil du milieu », magnifique titre dont elle explique en cours de route le sens métaphorique, est le récit de cette femme ingénieur qui vit en France depuis quelque vingt ans, et qui est née chilienne. Elle a découvert peu à peu le secret de son origine et ce livre décrit les efforts de la narratrice, à coups de lettres, d’archives, d’interrogations multiples, pour savoir enfin d’où elle venait et qui étaient ses ancêtres. C’est normal quand on naît aux Amériques et qu’on n’est pas indien. Eh bien ! la Maria du récit est russe, sur une branche, et yougoslave (ou disons dalmate) sur l'autre. Elle nous présente, fort bien établi, son arbre généalogique à deux branches. Ces ancêtres sont donc des immigrants venus d’Europe fin XIXe siècle et début XXe siècle. Ils constituent ceux qu’on a appelés, dans cette partie du monde (et en particulier au Rio de la Plata ) des « Russes », tandis que ceux qui venaient du Moyen-Orient étaient de même, et aussi arbitrairement, des « Turcs ». Il y a dans cette quête et dans ce parcours une force sentimentale qui traduit, à l’évidence, une frustration d’amour, une faille psychologique par laquelle s’engouffre un récit souvent pathétique et toujours attachant. Car finalement, ce fil du milieu (qui n’est que la traduction du nom de la grand-tante de la narratrice – Filomena ) signifie aussi bien fil conducteur que fil qui unit.

Voilà, cher Denis, ce petit bijou que je remets entre tes mains. L’auteur est prête à venir te voir dès que tu lui feras signe.

J’espère que tu vas bien et toujours vaillant sur la brèche. Je t’envoie ma fidèle amitié,

Albert Bensoussan

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