à Eybens, 8 janvier 2005
dimanche 14 janvier 2007
Troisième étage, première porte à droite
à Eybens, 8 janvier 2005
dimanche 7 janvier 2007
El Desierto de Atacama

El desierto de Atacama, en el Norte Grande de Chile, se impone al viajero cuando deja la triste ciudad costera de Chañaral y toma la Panamericana rumbo al Norte. Al terminar la subida de la Cordillera de la Costa, el viajero descubre el comienzo de la inmensidad. A diferencia de los desiertos de arena, donde todo es susceptible de cambiar según el capricho de los vientos, en Atacama es la grandeza inalterable del paisaje que provoca la admiración e invita al recogimiento. La mirada puede detenerse en una colina cercana o bien perderse en el lejano horizonte donde reinan las inalcanzables cumbres nevadas de los Andes. Por momentos admiramos con asombro interminables planicies cubiertas de piedras extrañas, de tamaños y aspectos diferentes, venidas de ninguna parte, expuestas allí, eternas. El suelo es firme, seco, sin el más mínimo asomo vegetal. Ninguna vida orgánica perturba el silencio y la inmovilidad. De día, el paisaje se viste de tonos ocres, variando entre matices rosados, amarillentos y azulados, y de los tonos blanquecinos de sus salares, incomparables éstos en extensión y sequedad. Es una belleza mineral, inspirada por los elementos primarios. De noche, el desierto inmóvil toma vida cósmica y se deja admirar por el cielo estrellado y amar por la luna, cuando viene a descansar en tan bella inmensidad.
Nunca he permanecido una noche en el desierto, pero mi espíritu lo hace con frecuencia. En medio de la más infinita soledad, encuentra la eternidad. Renace ante la idea de ser una piedra entre las piedras, ante la idea de ser, simplemente. De estar allí, por la eternidad, expuesto a la mirada de las estrellas, más allá del deseo, más allá de la vida y de la muerte.
samedi 6 janvier 2007
Le désert d'Atacama

Le désert d'Atacama, au Nord du Chili, s'impose au voyageur lorsqu'il quitte la triste ville côtière de Chañaral et qu'il emprunte la route panaméricaine vers le nord. Dès qu'il finit les lacets qui montent
A l'inverse des déserts de sable, où tout semble pouvoir changer selon les caprices des vents qui déplacent les dunes et modifient les formes, ici, c'est ce coté immuable qui force à l'admiration, sinon au recueillement. Le regard peut se poser sur une colline proche ou bien se perdre dans l'horizon lointain, là où règnent les inaccessibles cimes enneigées des Andes. Par moments, nous admirons, étonnés, d'immenses étendues couvertes de pierres de toutes tailles, pierres venues de nulle part, étalées là, éternelles. Le sol est ferme, sec, sans un brin d'herbe. Aucune vie organique ne vient perturber le silence et l'immobilité.
Le jour, le paysage se vêt de tons ocre, allant des roses aux jaunes, ainsi que du ton blanchâtre de ses lacs salés, incomparables en étendue et aridité. C'est une beauté minérale, inspirée par les éléments primaires. La nuit, le désert immobile s'élève jusqu'au cosmos pour se laisser admirer par le ciel étoilé et être aimé par la lune lorsqu'elle vient se reposer dans une si belle immensité.
Je n'ai jamais passé une nuit au milieu du désert, mais mon esprit le fait souvent pour moi. Au milieu de toute cette aridité, il trouve l'éternité. Il se ressource à l'idée d'être un caillou parmi les autres, à l'idée d'être, simplement. D'être là, pour l'éternité exposé au regard des étoiles, au-delà du désir, au-delà de la vie et de la mort.
vendredi 5 janvier 2007
Une belle lettre
Cher Denis,
Je voudrais te recommander un ouvrage du plus grand intérêt, dans le droit fil de tes éditions, car il s’agit d’un récit de vie, à mi-chemin entre la recherche généalogique et le roman, entre l’autobiographie et la sociologie. Je te le joins, donc, en espérant que tu lui feras bon accueil et le retiendra dans une de tes éditions.
Maria London est le nom de plume de celle qui, après maintes péripéties identitaires de son lignage qu’elle rapporte dans son livre, s’appelle, en réalité, Maribel.
« Le fil du milieu », magnifique titre dont elle explique en cours de route le sens métaphorique, est le récit de cette femme ingénieur qui vit en France depuis quelque vingt ans, et qui est née chilienne. Elle a découvert peu à peu le secret de son origine et ce livre décrit les efforts de la narratrice, à coups de lettres, d’archives, d’interrogations multiples, pour savoir enfin d’où elle venait et qui étaient ses ancêtres. C’est normal quand on naît aux Amériques et qu’on n’est pas indien. Eh bien !
Voilà, cher Denis, ce petit bijou que je remets entre tes mains. L’auteur est prête à venir te voir dès que tu lui feras signe.
J’espère que tu vas bien et toujours vaillant sur la brèche. Je t’envoie ma fidèle amitié,
Albert Bensoussan
De G. M. , un lecteur "apaïste"
(apaïste = de l'Association pour l'Autobiographie)
Chère Maribel,
J'en ai aimé tant de passages que j'ai du mal à mettre de l'ordre dans mes impressions. Je te les livrerai un peu en vrac...
La quête des racines, au début, dont tu redoutais une certaine aridité, me semble au contraire capitale. C'est la marque très forte d'une pulsion vitale vers les origines de soi, d'une ingéniosité inlassable pour y accéder, en sollicitant tous les témoignages possibles. La rencontre avec Darko à Barcelone est pleine de sensibilité et d'émotion, et celle aussi, bien entendu de Maria Cecila, qui, comme au cœur d'une toile, te révèle la clef profonde de ta recherche. Le recours au web est parfaitement opératoire, et symbolique ! "Net, web, hilo"... "Con un hilo se saca el ovillo", n'est-ce-pas? La métaphore prolifère au long du texte, en se souvenant de superbes cautions comme celle de Machado...
A mon avis, l'une des originalités de ton livre est non seulement le vaste tissage qui le constitue, mais le tissage en train de se faire sous nos yeux. Cette dynamique tenace est pleine de vie, car menée à travers des dialogues qui ressuscitent une parole enfuie (et peu importe que les paroles écrites n'aient pas été exactement celles prononcées en réalité). Ce qui compte, c'est le "véridique" de l'écrit. Il y a là un heureux mariage entre l'oralité et l'écriture, que l'on trouve rarement en autobiographie.
Toujours au chapitre de la construction, je trouve très réussie l'alternance entre romain et italique, mais avec d'autres résonances que dans certains livres, comme "W" de Georges Pérec. L'italique souligne un changement de rythme, le passage à une plus vive intensité ou à un souvenir plus intime. Ce sont autant d'étapes fortes - douleur, abandon, never more, mais aussi cuisine et saveurs de l'autre bout du monde - , qui reprennent sens dans les mots et scandent le récit .
J'ai eu les mêmes réactions que toi en visitant le musée des Salésiens : ces Indiens au visage inoubliable, marqué par une immense désespérance... Parfois, tu nous offre un beau poème en prose (125-126), et avec lui le noyau de l'entreprise, encore le fil ! Et tout cela jusqu'aux fils enfin rassemblés, à la dernière page, comme dans une sorte d'apaisement, fragile peutêtre, où l'identité fracturée trouve à se suturer par la magie de l'écriture.
Tout ce qui concerne la dualité devenue fondamentale de ton être est un autre trait fort de ton livre. L'écriture en porte la marque, avec la réflexion sur ses enjeux, et ses quelques gallicismes... J'ai trouvé très beau, p. 117, le passage sur le dédoublement engendré par l'exil, mais ce n'est pas le seul : "Etrangère avant de naître"... Chacun traîne avec soi son "cine de mimos", et toi tu sais en révéler les secrets.
Tes mentions fréquentes de la psychologie transgénérationelle m'ont beaucoup plus. C'est une voie d'exploration de soi qui m'intéresse. Connais-tu les travaux de la grande spécialiste Anne Schutzenberger ? Elle a écrit un livre intitulé "Aïe, mes aïeux !" dans lequel elle analyse des histoires incroyables.
Tu peux imaginer combien j'ai vibré particulièrement à lire tout ce qui concerne Punta Arenas et
Merci de m'avoir offert la possibilité de te lire,
Je t'embrasse,
Destejiendo EL HILO DEL MEDIO ( français et espagnol)
La narración cautiva por su frescura en la que se advierte el simple propósito de externar las cuitas y esperanzas de una persona enfrentada al tiempo.
Muchos han sido los autores interesados en descubrir las raíces de su presencia en este mundo. Constituye una metodología que puede llevar a explicar sentimientos, actitudes, pensamientos. Naturalmente que si de improviso se abre un desván donde por múltiples razones se ha querido ocultar ese hilo faltante en la trama, la curiosidad del personaje narrador se torna más comprensible.
María London ha hecho gran parte de su vida en Francia. No obstante, ese peculiar sentido de transhumancia la impulsa a revivir la niñez en aquella mítica ciudad de Punta Arenas, ubicada al extremo sur de Chile. Los antepasados de María London llegaron como quienes suponen hallar el paraíso perdido en un lugar que nada tiene que ver con su modus vivendi. Todos los que descendemos de inmigrantes tenemos el deseo de indagar quiénes fueron, cuáles eran las alegrías y dolores de esas jóvenes mujeres que siguieron al marido en el insospechable viaje a regiones con distinto idioma. ¿ Significaba únicamente una forma de sumisión o el amor actuó en cada instante de zozobra, de incertidumbre?. Con un estilo coloquial entrañable, María London nos va adentrando a la existencia de aquellos que determinaron hacer hogar, sustentarlo con hijos a los cuales había que legar lo que ellos no habían poseído. Entonces hicieron suyas la lengua y las costumbres del nuevo habitat. Sin darse cuenta, bebieron de un vino nuevo al que aportaron esencias, especias. Mientras uno transcurre no alcanza a imaginar el profundo significado de amalgamar costumbres. La nostalgia, a veces, se manifiesta en rebeldía ante lo distinto. En otras ocasiones es sólo una lágrima que rápidamente hay que secar para continuar elaborando la nueva vida.
Pero a María London la esperaba una noticia inaudita. La familia había ocultado sus orígenes judíos con todo el celo que provoca el temor a deber colocarse el sambenito de los condenados de la vela verde. Vienen a mi mente circunstancias familiares, el relato de tantos que sin abjurar de lo irrenunciable, decidieron pasar inadvertidos y ahorrar angustias a sus descendientes. Pero cuán grande es el deleite de poder contar la verdad cuando se supone que ya los peligros han pasado.
EL HILO DEL MEDIO es un libro que se lee con emoción e induce a reflexionar sobre la razón de tener un lugar en el mundo. En suma, la simple maravilla de haber nacido. El lector puede estar seguro de no deslizarse al aburrimiento ya que la autora posee agilidad narrativa, excelente manejo del idioma. Cada página incentiva para la siguiente. No se trata de una pura crónica familiar. Se universaliza porque ha brotado del hondo deseo de conversación con el público no contaminado por prevenciones religiosas ni raciales. Libros como el de María London hacen que continuemos creyendo en los seres humanos.
Gladys Rodríguez Valdés.
Escritora chilena, crítico de arte en:
Excelsior, Plural, El Día ( México)
Dénouant LE FIL DU MILIEU
Le récit captive par sa fraîcheur où l’on perçoit le propos simple d’extérioriser les soucis et les espoirs d’une personne face au temps.
De nombreux auteurs ont cherché à découvrir les racines de leur présence dans ce monde. Cette approche peut amener à disséquer sentiments, attitudes et pensées. Naturellement, si soudain s’ouvre une porte derrière laquelle, pour diverses raisons, on a voulu cacher le fil manquant à la trame, la curiosité du narrateur devient alors plus facile à comprendre.
Maria London a passé une grande partie de sa vie en France. Nonobstant, son sentiment particulier du déracinement la pousse à revivre son enfance dans cette ville mythique de Punta Arenas, située à l’extrême sud du Chili. Les ancêtres de Maria London y débarquèrent, pensant retrouver le paradis perdu en un lieu n’ayant rien à voir avec ce qu'ils avaient connu. Nous tous, descendants d’immigrants, nous éprouvons le désir de comprendre qui ils étaient, quelles étaient les joies et les peines de ces jeunes femmes qui suivirent leurs époux dans l'inconnu, dans des régions parlant une autre langue. Etait-ce simplement une forme de soumission ou bien est-ce l’amour qui permit de vaincre chaque difficulté et chaque moment de doute? Dans un style de dialogues intimistes, Maria London nous fait entrer peu à peu dans l’existence de ceux qui décidèrent de fonder un foyer, et de le peupler d'enfants pour leur donner en héritage ce qu’eux-mêmes n’avaient jamais eu. Ils adoptèrent alors la langue et les coutumes de leur nouvel habitat. Ils burent un vin nouveau auquel ils ajoutèrent spontanément leurs épices et leurs aromates. Mais tandis que chacun fait son chemin, il lui est difficile de réaliser le sens profond de cet amalgame de coutumes. La nostalgie, parfois, se manifeste par un rejet de ce qui est différent. Cela peut être aussi une simple larme qu’il faut sécher furtivement afin de pouvoir continuer la construction de la nouvelle vie.
Mais une nouvelle inouïe attendait Maria London. La famille avait dissimulé ses origines juives avec tout le zèle que provoque la peur de devoir porter le sceau d’infamie des condamnées. Des souvenirs me reviennent, le récit de certains qui, sans abjurer leur foi ni renier leurs origines, ont décidé de se taire, de passer inaperçus et d'épargner ainsi des angoisses à leurs descendants. Mais quel plaisir de pouvoir raconter toute la vérité lorsque l’on suppose écartés tous les dangers.