Texto de presentación del juez Juan Guzmán (leído por Pedro Sánchez).
Texto de presentación de Vivian Lavín, conductora del programa de literatura y cultura "Vuelan las Plumas" de Radio Universidad de Chile.
Auteure/Escritora: Tisseuse de mémoires de la Patagonie aux Balkans (récit)/ El Hilo del Medio (narrativa) Le livre de Carmen (roman)/ El Libro de Carmen (novela)/ Cuatro entraron al paraíso (narrativa)/ Le rêve et la chute (Récit)/ Piedras Blancas (novela)/ Los Cuervos de Piedras Blancas(teatro)/ Isabel, fille du vent(théâtre)/ Isabel, Hija del viento (teatro).
Que el idioma desconocido no te amedrente. Bajando por la columna de la izquierda, después de mis libros y antes de otras rúbricas, se pueden leer textos míos. Algunos están en castellano, otros en francés, otros en ambos idiomas.
N’ayez pas peur de la langue inconnue. En descendant par la colonne de gauche, après mes livres, après les critiques, et avant d'autres rubriques, il y a des textes que j'aime partager. Ils sont tantôt en français, tantôt en espagnol, tantôt dans les deux langues. Je ne sais pas faire autrement.
Le Monde des religions n° 51 (janvier-février 2012) est consacré en grande partie au thème « cerveau et spiritualité ». Ce sujet est au cœur de mon troisième livre, paru au Chili sous le titre Cuatro entraron al paraiso et qui doit paraître bientôt en France, chez l'Harmattan, sous le titre Le rêve et la chute.
Mon récit est celui d’une expérience du sacré, d’un rêve extraordinaire, grand rêve, ou rêve archétypique, que j’ai eu à l’âge de vingt ans et qui a bouleversé mon existence. À la fin de ce rêve, j’ai éprouvé de la culpabilité sans comprendre – jusqu’à maintenant – que cette culpabilité que j’ai cru mienne, privée, que cette souffrance qui m’a coupée du sacré était aussi une souffrance archétypique : celle de la condition humaine.Ma culpabilité a surgi justement de ne pas avoir su réduire au silence le cerveau spéculatif : « C’est alors que dans ma tête, je commets l’irréparable, l’impardonnable. Je devance la réalité de mon rêve éveillé par une idée préconçue. »
Dans l’article « Les recherches sur les états mystiques », l’auteur se réfère aux zones actives du cerveau lors des expériences mystiques. À un moment de mon récit je dis : « Par ailleurs, cet état d’attention transforme quelque chose en moi. J’ai l’impression constante que la peau de mon front est plus lisse, plus tendue, c’est comme si ce Travail produisait des transformations physiologiques dans mon corps, surtout sur mon visage. »
Dans mon livre, il est question aussi du mouvement sectaire auquel j’adhérais à l’époque de cette expérience. Mon rêve est venu en pratiquant des techniques sur l’apprentissage de l’éveil enseignées dans le cadre de ce mouvement ; mouvement que j’ai quitté il y a presque quarante ans. Certains lecteurs ne retiendront de mon récit que le mot secte. Tant pis pour eux.
Quatre écrivaines, quatre livres mis au monde en 2011. Quel bonheur!
Je connais leurs mots, elles connaissent les miens. Une de ces écrivaines est Marie Borin, peu connue à tort: tous ses livres, dont mon préféré est Félicité, méritent d’être lus ; elle rencontre le succès en 2011 avec la biographie de Rosa Bonheur. La deuxième est Marie Nau, qui publie en 2011 avec La Cheminante son premier roman, Fait Noir. La troisième, L., je n’ose pas la nommer... Son dernier livre, un roman extraordinaire, va paraître en septembre; s’il ne gagne pas un grand prix, ce que j’ai tout faux. Le quatrième livre, qui sera publié aussi en 2011, mais au Chili, est de moi...
Fait Noir de Marie Nau (commentaire)
Au-delà de l’histoire, et de sa noirceur récurrente il y a le regard pénétrant et sans concessions de l’auteur. Il y a la révolte, mais aussi, l’amour au présent, l’amitié, la solidarité exemplaire.
Le tout est porté par une écriture forte, extrêmement belle par moments, d’une beauté qui fait presque mal. Un rythme étrange et beau, comme celui du « Je » de ce jeune immigré clandestin, jeune noir ébène, sans papiers, sans identité, sans liens, ni ici ni là-bas, qui fait de Fait Noir un roman écrit à une première personne très singulière. Il aime les mots, la langue, la lecture. Ses personnages et ses lieux Elle, le Vieux Monsieur, Il, là-bas, ici, n’étant pas nommés, deviennent aussi, puisque sans identité eux non plus, universels.
La question de l’identité est posée dans le sens réel, de notre société déshumanisée, mais plus encore dans le sens métaphysique de ce qui signifie avoir un nom. Liberté et richesse de n’avoir aucun attachement, aucune histoire connue, liberté totale, mais paradoxalement perdue en découvrant l’amour. Rien ne va de soi chez Marie Nau. Le malheur de la qualité d’immigré clandestin sans papiers est bousculé et surpassé par d’autres drames. En même temps, la force vitale du protagoniste, celle qui lui a permis de franchir tous les obstacles passés, reste, comme l’espoir, intacte. Et l’amitié et l’amour ne sont jamais loin pour pallier le pire. Les notions de bonheur ou malheur sont questionnées de manière inattendue. Ce livre est loin des clichés. Il interroge non seulement la société, mais le sens même de notre humanité.
Grenoble, 26 juin 2011. Maria London
Vino a hacerme un regalo. Quizás el más bello que he tenido en la vida. Nuestras relaciones habían sido hasta ese día como todas las relaciones, una serie de intercambios teñidos de ambos lados, seamos realistas, de cierto interés. Venía a visitarme, alegrando mi soledad, y yo lo invitaba a comer, halagando su finísimo paladar. Me lo agradecía afectuosamente, y yo me enorgullecía de haber sabido procurarle un real placer. Disfrutábamos también, no hay razón de ocultarlo, de agradables momentos de tierna intimidad. Pero a menudo pasaba ante mi casa sin concederme ni siquiera una mísera mirada; y a mí me sucedía olvidar por completo que él existía. Era orgulloso y su confianza no era fácil de obtener. No puedo decir que lo conocía de verdad. Se conoce difícilmente al otro y, paradójicamente, aún menos a quienes frecuentamos con frecuencia. Habría que desaparecer ante nosotros mismos para no perturbar la percepción de la realidad del otro con el espejo deformador de nuestra propia y estorbadora sustancia. O por lo menos, ante la imposibilidad de desaparecer, habría que lograr liberarse del yugo de nuestros deseos y expectativas, también de nuestros miedos, así como de todo lo que condiciona la relación. Faltaría aún, o sobre todo, que el otro acepte mostrarse ante nosotros tal cual es. Esto ocurre raramente.
Una vez, años atrás, lo traje a mi casa después de haberlo cruzado en la calle tan a mal traer que asustaba verlo. Hice entonces lo único que sabía con certeza que él apreciaba de mí: le preparé un guiso de los más exquisitos y se lo serví. Se acercó al plato haciendo un esfuerzo inmenso, me parece verlo aún, y a pesar de lo mal que se encontraba, ingirió varios bocados, lo que logró calmar mi inquietud. Estaba segura de que si lograba despertar su apetito su deseo de vivir triunfaría; y los hechos me dieron razón.
Creí que había olvidado por completo este episodio hasta ese día, después de una larga ausencia, en que vino por última vez. Fue en esa oportunidad, cuando su gesto no podía obligarme a ninguna gratitud, nuestra relación libre ya de todo mañana, que me hizo el regalo extraordinario de ofrecerse a mi mirada. Sus ojos brillaban con una profundidad extraña y expresaban sin palabras su propia y deslumbrante realidad. No esperaba nada, ni siquiera compasión, estaba mucho más allá, la inminencia de su muerte era evidente; lo que quiso ofrecerme, y lo sentí con fuerza, fue que yo goce del inmenso privilegio de admirar toda su grandeza.
Después, bajó del sillón, donde lo había instalado, y me pidió que lo dejara partir. Con los ojos empañados por las lágrimas le abrí la puerta. Se fue sin un ruido, dignamente, al ritmo de su suave andar felino.
Sigo sin entender que su desaparición me haya afectado tanto. Sus amos nunca dieron con su paradero.
23 de julio 2007