Français? ¿Español?

Que el idioma desconocido no te amedrente. Bajando por la columna de la izquierda, después de mis libros y antes de otras rúbricas, se pueden leer textos míos. Algunos están en castellano, otros en francés, otros en ambos idiomas.

N’ayez pas peur de la langue inconnue. En descendant par la colonne de gauche, après mes livres, après les critiques, et avant d'autres rubriques, il y a des textes que j'aime partager. Ils sont tantôt en français, tantôt en espagnol, tantôt dans les deux langues. Je ne sais pas faire autrement.

vendredi 30 mai 2008

Virginité et Justice, du "mai 68" au mai 2008 en France

Il n'y a pas que les Islamistes qui triomphent dans la décision, prise fin mai 2008 par la justice française, annulant un mariage au motif que l'épouse, de religion musulmane comme son mari, avait menti sur sa virginité.

Triomphent aussi tous les intégristes soient-ils catholiques, opus déistes, créationnistes, juifs orthodoxes ou autres, car sans eux, jamais une décision de justice comme celle-ci n’aurait été prise en France. Triomphent donc tous les anti pilule, anti avortement, anti libertés et anti égalité qui voient la femme comme un être inférieur et à l’origine du péché des hommes. Triomphent encore tous ceux qui assimilent la jouissance féminine au Mal et qui ayant peur de la Femme rêvent de la voir humiliée, cantonnée au rôle de mère esclave des grossesses nos désirées et dépendante de l’homme à jamais.

La virginité et la misogynie sont justement deux thèmes abordés dans Le livre de Carmen. Voici un extrait:

"Un jour, Carmen finit par se décider et, en prenant son courage à deux mains, alla consulter un spécialiste pour demander une contraception. Le médecin, au lieu de répondre à sa demande, lui assena un discours moralisateur sur les vertus de la virginité et lui conseilla de réfléchir encore. Elle en fut déboussolée : il se prenait pour le bon Dieu ! Elle était sûre que s’il y avait un Dieu, il aurait été le premier à bénir ce qu’elle ressentait. Elle se trouva démunie."

Et en voici un autre:

"Elle lui dit qu’elle ne voulait pas de ça, que jamais elle n’avait franchi ce pas. Il lui dit que la virginité, à son âge, était plutôt à plaindre. Elle dit que non, il dit qu’il allait seulement la regarder, la caresser. Elle disait que non, mais son corps ne lui appartenait plus. Avait-il mis quelque chose dans le breuvage qu’il lui avait si chaleureusement servi ? Était-ce l’effet du thé ou celui de la gifle du père ? L’homme lui dit de ne rien craindre et elle, qui se méfiait toujours de tout, les yeux pleins de larmes, ne sut s’en défendre. L’homme prit le fruit qu’André avait su faire mûrir. L’homme prit son plaisir d’homme sans qu’elle parvienne à réagir.

Elle sortit de sa torpeur et réalisa que le monde avait fini de tomber. Elle se rhabilla. L’homme lui dit que c’était sa faute à elle d’avoir été une proie aussi facile. Il lui dit que c’était son désir à elle qui l’avait poussé, lui, à agir ainsi. Il lui dit, avec mépris, qu’il lui avait rendu service en la débarrassant de sa tare."



samedi 3 mai 2008

Poème des silences

Ce poème, (faire un click sur l'image pour le lire) qui fait partie de mon récit Tisseuse de mémoires de la Patagonie aux Balkans, a été écrit en espagnol en janvier 1998.

A chaque fois que je le relis, je revis la même forte émotion que j'ai ressenti au moment de l'écrire.

Poema de los Silencios

Estando con el UNIVERSO
(Ningún nombre aparece. Es así. Las almas no tienen nombre. Son almas de mujer.)

Es buena la soledad cuando tienes el corazón entero.
Cuando sabes que allá lejos en esta tierra,
en este tiempo o en el otro tiempo, tienes almas hermanas
que a través de lo invisible están junto a ti.

Compañía no es compañía del cuerpo.
Es integrar en uno el ser que nos une.
Es compartir una certeza de algún amor sin tiempo ni espacio.

Es buena la soledad cuando tienes el corazón lleno.
La música verdadera es como el silencio de la paz.
No es ruido, es silencio que hace nacer una emoción,
que acerca lo inalcanzable, que logra durante un instante
callar el tiempo, las palabras.

Cada nota es oración de amor puro. De ser.
De desear que esta paz esté en ti, en ella.
Esta misma paz. No importa nada que no sea ahora allá.
El ahora no existe, el siempre sí.

Sé que lo que siento, tú lo sientes en tiempo tuyo.
¿Crees perderte? ¿Estás perdida un momento?
No temas, la luz está siempre allí. Sé paciente.
Tu instante de alboroto pasará. Ya vendrá la paz.
Siempre estará.

Es más fuerte que cada una de nosotras.
Es más fuerte que nuestras dudas y temores.
Es un misterio. No tiene voz.
Sólo música, luz, silencio.

Todo el desorden del día,
todas las contradicciones de mis apariencias,
todas las debilidades de mis actos absurdos,
no logran enturbiar mi luz profunda.

No es mía, no es tuya. Es la vida misma.
Somos ella. Somos su cuerpo, con días y noches, amores, dolores.
En el fondo la luz, el silencio.

Esto es lo que siempre nos ha unido.
Un segundo de esta paz es más potente que un siglo de miseria.
No me pidas entenderlo, explicarlo, no podría,
pienso en ti.

(Este texto, de 1998, aparece al final de El Hilo del Medio.)